Depuis plusieurs années, les « pranks » ou canulars ont envahi les plateformes sociales. S’ils étaient autrefois bon enfant, les pranks de 2025 ont franchi un cap inquiétant. Certains créateurs, avides de likes et de partages, n’hésitent plus à mettre en danger leur entourage, les passants… voire eux-mêmes. L’objectif ? Créer le buzz à tout prix. Mais à quel moment la blague devient-elle un acte irresponsable, voire criminel ?
En 2025, l’ère du contenu instantané amplifie ce phénomène. Des plateformes comme TikTok, Instagram ou YouTube récompensent la viralité. Et dans cette logique, l’outrance paie. On a vu émerger des vidéos de fausses arrestations en pleine rue, de simulacres d’intrusion armée dans des lieux publics, ou encore des « pranks » qui imitent des agressions. Résultat : des traumatismes, des interpellations, des plaintes… et un débat de plus en plus vif sur les limites du divertissement numérique.
Sommaire de cet article :
Parmi les exemples des PIRES Pranks 2025Â
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Aux États-Unis, une influenceuse a piégé son petit ami en lui annonçant une fausse fausse couche, dans une vidéo supprimée après une vive indignation.
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À Berlin, un groupe de jeunes a simulé un cambriolage dans une bijouterie, provoquant une intervention armée de la police.
Ces pranks extrêmes ne sont pas des cas isolés. Ils témoignent d’un glissement progressif : plus la tolérance du public à la provocation augmente, plus certains créateurs repoussent les limites. Pourtant, ces mises en scène ont des conséquences réelles, souvent dramatiques : stress post-traumatique, réputation détruite, voire des accidents physiques.
Face à ces dérives, les autorités commencent à réagir. Certaines plateformes ont renforcé leurs règles contre les contenus trompeurs ou violents, mais la modération peine à suivre la cadence. Quant aux spectateurs, leur responsabilité est aussi en jeu : en likant ou partageant ces vidéos, ils encouragent malgré eux cette spirale dangereuse.
Jusqu’où ira la quête de viralité ? les mécanismes d’une dérive numérique
Pour comprendre l’ampleur du phénomène, il faut s’intéresser aux mécanismes psychologiques et algorithmiques derrière cette quête de viralité. Ce n’est pas seulement la faute des créateurs : les plateformes elles-mêmes favorisent le contenu sensationnel. Un prank choquant attire l’attention, génère plus de clics, et donc plus de revenus publicitaires. Cette logique perverse pousse les créateurs à surenchérir.
La dopamine générée par les likes et les commentaires agit comme une drogue : on en veut toujours plus. Et dans cette quête de reconnaissance numérique, certains sont prêts à tout. Il ne s’agit plus de faire rire, mais de provoquer une émotion forte – peur, choc, indignation – peu importe les conséquences.
Les jeunes créateurs, souvent influencés par des modèles qui ont percé grâce à des pranks, se lancent alors dans une course effrénée au buzz. Dans beaucoup de cas, ils ne mesurent pas les risques légaux ou humains de leurs actes. Plusieurs ont été condamnés en 2025 pour trouble à l’ordre public, atteinte à la vie privée ou encore diffusion de fausses informations.
Et pourtant, malgré les sanctions, les vidéos continuent de circuler. Car elles rapportent. Elles alimentent des débats, suscitent des réactions, deviennent virales. Elles font vivre l’algorithme.
Des sociologues alertent sur la banalisation de ce type de contenu, qui fausse la perception du réel. À force de tout tourner en dérision, de tout scénariser, on finit par ne plus croire en rien… ou à voir le monde comme un immense terrain de jeu numérique.
Vers une régulation des pranks : responsabilité, éthique et nouvelles règles du jeu
La prise de conscience de ces dérives pousse aujourd’hui à repenser les règles. Faut-il interdire les pranks ? Ou encadrer leur diffusion ? La réponse n’est pas simple. Car tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier. Il existe encore des créateurs qui proposent des pranks créatifs, inoffensifs et drôles, dans le respect des personnes filmées.
Mais une régulation s’impose. Certaines pistes émergent :
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L’obligation de signaler clairement les mises en scène, dès le début de la vidéo.
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L’interdiction de diffuser des canulars mettant en danger la vie d’autrui.
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Une transparence accrue sur les partenariats et les mises en scène sponsorisées.
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La création de chartes éthiques pour les créateurs de contenu.
Plusieurs plateformes ont déjà commencé à restreindre la monétisation des vidéos trompeuses. TikTok, par exemple, a renforcé en 2025 sa politique de modération des contenus violents ou mensongers. YouTube teste une IA qui détecte les vidéos de type « prank » et les soumet à un examen manuel renforcé.
Mais au-delà des règles techniques, c’est une question de responsabilité collective. Les créateurs doivent s’interroger sur leur impact. Les spectateurs aussi. Partager un prank douteux, c’est contribuer à sa diffusion. C’est pourquoi l’éducation aux médias et au numérique joue un rôle essentiel dans la prévention de ces dérives.
📌 En résumé
Les pires pranks de 2025 révèlent un malaise profond : celui d’un web où tout est bon pour faire parler de soi. Face à cette dérive, des solutions existent, mais elles nécessitent une prise de conscience collective. Il est encore temps de remettre du sens et de l’éthique dans nos usages numériques.